Lundi 30 septembre 2024, Foire du Valais, Martigny.
C’est dans ce décor bien connu des valaisans que se tient depuis 4 années un événement pensé par et pour les entrepreneurs de Suisse romande : Le Rendez-Vous des Entrepreneurs. Aux manettes de cet événement qui a su se faire un nom au fil des éditions, trois sociétés : Silicom, CimArk, et Fidag. Cette année, avec 350 entrepreneur-e-s issu-e-s de 270 entreprises différentes la salle fut comble, dans une ambiance placée sous le signe du partage d’expérience et du réseautage.
C’est devant une salle comble que Gregory Feret CEO de Silicom et Yves Darbellay CEO de Fidag ont lancé cette 4ème édition placée sous le thème « Quel équilibre entre canaux digitaux et canaux physiques ? » Un sujet crucial pour les entrepreneur.e.s dans le monde actuel, voyant leurs processus de travail, leur méthodologie, leur manière de faire du business, jusqu’à la souplesse en termes de cadre de travail qu’ils accordent à leurs employés complètement bouleversés par les nouvelles technologies.
Comment composer avec le digital ? Doit-il prédominer sur les processus historiques ? Le télétravail, un impératif aujourd’hui ? Le distanciel, est-ce que cela fonctionne ? Les événements physiques ont-ils encore leur place ? Autant de questions que se posent les entrepreneur.e.s. Et les trois invités de la table ronde, eux-mêmes entrepreneurs, ne font pas exception : Sue Putallaz de MobyFly, Véronique Besson-Rouvinez du domaine viticole Famille Rouvinez, et Elmar Kämpfen d’ HYDRO Exploitation SA.
Trois profils, trois secteurs extrêmement différents, et autant de manières d’appréhender le digital dans leurs process.
Pour Sue Putalaz, autoriser le travail à distance n’est même pas une question. Les collaborateurs de MobyFly sont avant tout des passionnés de sports nautiques, qui n’envisagent absolument pas d’y accorder moins de temps. Il faut donc composer avec les régates, les heures sur l’eau, etc. « C’est hyperprécieux d’avoir de tels talents dans l’entreprise. En contrepartie, ils veulent vivre leur passion et nous le leur permettons ». Le distanciel est totalement ancré dans les processus de travail car, Sue le sait « si les jeunes ne peuvent pas vivre leur passion, ils ne viennent pas travailler chez nous. C’est un équilibre permanent à avoir entre le présentiel et le télétravail. »
Au domaine de Véronique Besson-Rouvinez, le télétravail n’est de loin pas la norme, en grande partie car les tâches doivent obligatoirement se faire sur site. L’entreprise n’est pourtant pas réfractaire à toute technologie digitale, mais le dosage est subtilement fait de manière à ce que cette dernière ne prenne pas l’avantage sur les processus historiquement ancrés. On l’envisage comme un support, à l’’image des trackers mis en place sur les camions permettant de suivre l’évolution du traitement des parcelles viticoles. « Nous n’avons pas de solutions clé en main, même si à terme nous recherchons via le digital à être plus productif. Mais notre digitalisation est très progressive et est développée avec les équipes pour les embarquer, sans pour autant trop changer leurs habitudes » explique l’entrepreneure.
Du côté d’HYDRO Exploitation, la digitalisation répond, comme chez MobyFly, aussi à un impératif d’attractivité de l’entreprise et de rétention des talents. En autorisant le télétravail et en proposant des espaces de coworking dans d’autres cantons, la société « peut ainsi élargir son bassin de recrutement ». Et son Directeur, Elmar Kämpfen en est persuadé, cette modernisation des manières de travail n’est pas un risque pour la croissance de l’entreprise car « la productivité dépend de la personne, non de l’endroit où elle se trouve pour travailler ».
Tous s’accordent sur deux points :
- Lorsqu’il s’agit de prendre des décisions stratégiques, pour souder les équipes, ou lors de recrutements, le présentiel est extrêmement important
- Digitaliser comporte des risques. Parmi eux, le risque d’une panne réseau, qui met l’activité à l’arrêt. Mais aussi le risque de fuites de données. Face à cela, il faut choisir les bonnes solutions permettant de garantir la continuité des activités et réduire les risques. Il faut par exemple « segmenter les informations pour réduire les risques » explique Sue Putalaz.
De précieux témoignages, autant d’exemples inspirants montrant qu’il n’y a pas UNE recette magique dans cette quête de l’équilibre entre digital et physique, mais bien des appropriations qui dépendent d’une multitude de facteurs : posture du Directeur, demandes des équipes, domaine d’activité, possibilité ou non de digitaliser des processus de travail, importance accordée au présentiel, etc.
Au terme d’1h15 d’échanges, ponctués par l’intervention de Sébastien Tondeur de MCI Group, et la conclusion de Paul-André Vogel, directeur de CimArk SA, la quasi-totalité du public s’est déplacée à l’Innotèque pour ouvrir le deuxième chapitre de cet événement : la partie apéritif-réseautage. Les échanges furent extrêmement riches et inspirants, donnant sans nul doute des idées innovantes à mettre en place à nombre d’entrepreneur-e-s.
Encore merci et bravo à tous les intervenant.e.s pour la richesse de leurs témoignages, au public pour son implication, et rendez-vous l’année prochaine, le 29 septembre 2025 pour la 5ème édition du Rendez-vous des Entrepreneurs. François-Henry Bennahmias (CEO d’Audemars Piguet de 2012 à 2023) nous fait l’honneur d’être le speaker, le reste du programme vous sera dévoilé ces prochains mois.